01/11/2014

Ma reconversion professionnelle: de la biologie à la pâtisserie

Depuis maintenant 5 semaines, j'ai retrouvé les bancs de l'école. J'ai acheté des stylos, des classeurs, une règle, un sac et autres fournitures que je me faisais une joie d'acheter à chaque rentrée quand j'étais enfant.
Mais cette fois, l'histoire se passe 12 ans après ma dernière rentrée.

J'ai 32 ans, et je retourne à l'école pour réaliser mon rêve: obtenir le CAP en Pâtisserie et devenir ainsi pâtissière.

J'ai donc aussi acheté une super belle tenue de travail et une mallette pesant le poids d'un âne mort vraiment lourd, et qui contient tout l'attirail du parfait pâtissier: fouets, couteaux, spatules, poches, douilles, rouleaux, balance....

Le 26 septembre, j'ai fait ma rentrée, avec une certaine appréhension mêlée à une impatience que je ressentais déjà depuis de longs mois. Car cette reconversion, je l'ai mûrement réfléchie. 

Attention, j'arrive!
Après un baccalauréat scientifique, une année de classe préparatoire vétérinaire (un rêve d'enfant que je devais tenter), et un BTS en Biochimie, j'ai été technicienne de laboratoire pendant plus de 10 ans. La biologie... un "métier d'avenir" et un domaine qui me passionnait -et qui me passionne encore!- moi qui suis curieuse et aime comprendre comment fonctionne la vie (au sens purement biologique, parce qu'au niveau spirituel et psychologique, faut pas chercher à comprendre!). 
Pendant 10 ans, j'ai développé de solides compétences dans le domaine. Sans prétention aucune, j'ai effectué un travail de qualité, où la minutie, la rigueur, l'esprit d'analyse, la débrouillardise, la précision sont nécessaires. J'ai travaillé dans de très grandes entreprises, et dans des start-ups en France et au Québec. 
J'ai rencontré des gens formidables, et je ne compte plus les bons moments et les fous rires passés avec eux.

Ca, c'est le bon côté. Le revers de la médaille, maintenant.

Depuis 10 ans, j'ai enchaîné les missions d'intérim et les CDD (certes, de longues durées), sans jamais avoir eu de CDI en vue. Oui, j'ai eu la chance d'avoir toujours du travail. Mais j'ai passé mon temps à faire mes preuves en espérant que ça paye un jour, et jamais je n'ai pu sortir de la précarité. Je pense que pour décrocher un CDI, il faut être au bon endroit au bon moment. Avoir de la chance, quoi. Et ça, c'est pas trop mon fort.
A chaque fin de contrat, on recommence: inscription à Pôle Emploi, CV, lettres de motivation, entretiens... puis intégration à une nouvelle équipe, nouvelles méthodes de travail, nouveaux locaux... tout cela demande beaucoup d'énergie, mine de rien.

La biologie attire tellement de jeunes étudiants... le milieu est complètement saturé. Il n'y a clairement pas de places pour tout le monde. Les techniciens se remplacent les uns les autres. Ils se retrouvent même en "compétition" avec les bac+5, qui ne trouvent pas de travail non plus et se tournent vers "la paillasse", le job des techniciens. Quand un surcroît de travail arrive, ou un nouveau projet, on ne crée pas de CDI, c'est beaucoup trop risqué, la crise, bla bla bla... On prend plutôt des CDD ou intérim.

Et puis, l'automatisation, parlons-en. Les entreprises, les mêmes qui ne peuvent pas (mais voudraient bien!) vous embaucher, ces entreprises vont dépenser des milliers d'euros pour acheter des machines qui vont tout simplement effectuer votre travail, mais en plus "rapide". Ca épate les clients, en général. Ca fait de belles brochures ou de belles vidéos. Ca vous pique votre travail. Et vous -si vous restez!-, vous vous retrouvez à faire de la maintenance et de la programmation informatique, car cette machine va mettre des mois, voire des années, à fonctionner convenablement. 
Je ne suis pas naïve. Je sais que tout est question de rentabilité. Je peux le comprendre. Mais ce n'est plus le métier que j'avais choisi.

Et au fil des années, je me suis rendue compte qu'il me manquait quelque chose. Au début, je n'arrivais même pas à le définir. Tout juste à m'en apercevoir. Ce petit truc chez moi, qu'on pourrait qualifier d'"artistique"... c'est peut-être un grand mot, ok, mais ça s'en rapproche. Cette envie de création, de "beau" se faisait de plus en plus ressentir. L'envie de faire plaisir, sans arrière pensée s'il vous plaît!

Un merveilleux dans mon bon vieux ch'Nord...

Et puis, boum! L'entreprise où je suis depuis 3 ans (mon record absolu!) annonce un plan social massif. En CDD, je suis évidemment sur le départ. Pendant les mois précédant ce départ, j'ai pu bénéficier d'un bilan de compétences. Le seul avantage, car les primes mirobolantes, j'ai pu m'asseoir dessus, vous vous doutez bien. Grâce à ce bilan de compétences et à ma conseillère, j'ai pu me rendre compte qu'un des métiers qui me correspondaient le mieux, était la pâtisserie. 

Un peu de lèche-vitrine!

Ce n'est pas sorti de nulle part. Ce métier me fait rêver depuis longtemps. Le beau et le bon réunis, la création, les formes, les couleurs, les associations de saveurs, la précision du geste... tout cela m'épate littéralement. J'ai les yeux qui brillent quand je rentre dans une belle boutique de pâtisserie. Je cours acheter les magazines de pâtisserie plutôt que les magazines de mode. Je ne rate aucune émission traitant de la pâtisserie (et même de cuisine...). Je peux passer des heures dans un magasin d'articles culinaires. J'admire le parcours des chefs pâtissiers qu'on voit à la télé. Leur réussite me fascine, et m'inspire beaucoup de respect.

L'authentique Sachertorte à Vienne!

Et surtout, surtout, je suis sur mon petit nuage quand je pâtisse. J'adore ça. Je suis concentrée, perfectionniste, apaisée. J'aime le côté "procotole" d'une recette, ça doit me venir de mon ancien job. Et j'aime la création qui enrobe tout cela, les possibilités sont souvent infinies. 
Et, cerise sur le gâteau (ok, elle est facile), je kiffe quand je fais goûter mes desserts et que ça plaît. La pâtisserie, c'est un concentré de bons moments!


Petites douceurs à Sienne
Ce bilan de compétences m'a ouvert les yeux. Oui, je pouvais changer de voie à mon âge. Mon épanouissement personnel et professionnel en dépendait. Rien n'est figé. On peut prendre une autre direction, celle qui a mis du temps à mûrir, mais qui est là, désormais pour du concret.

La prochaine fois, on rentre dans le détail et je vous raconterai mon parcours pour accéder à la formation CAP Pâtisserie.
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7 commentaires:

  1. Je pense à toi quand je regarde "le meilleur pâtissier" ☺
    Super reconversion, bonne continuation à toi!!

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    1. Merci! :-)
      Ah toi aussi, tu suis cette émission? ;-)
      Bizzz

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    2. Oui je regarde l'émission... en tant que gourmande!! Et c'est vrai que ça donne envie de pâtisser (même si je n'ai rien d'une pro) et de tout goûter ☺

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  2. Salut Vanessa !
    Chapeau pour la reconversion, quel courage. Mais je sais que tu n'en manques pas !
    A bientôt sur Lyon ou Bordeaux ?!
    Bisous

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    1. Merci Louise, c'est gentil!
      Dès que je visite Bordeaux, je te fais signe, obligé! Bizzz

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